Protest songes

Découvrez la vidéo du spectacle : Protest Songes, par le Collectif Musical Gastine. Les premières dates ont eu lieu : les 10 et 11 mars 2011 à la cité de la musique de Marseille, le 14 mars 2011 au théâtre de Lenche dans le cadre du festival de chanson française : "Avec le temps", à Marseille.



Protest Songes est la nouvelle création de Pictur'Music.

Avec Protest Songes, Anne et Philippe Gastine s'entourent d'artistes, musiciens et chanteurs. C'est le collectif musical Gastine : Ils sont 6 sur scène, et interprètent des chansons écrites pour ce spectacle dont le titre est un clin d'oeil aux protest songs, ces chansons engagées qui traitent de faits politiques ou sociaux courants.






Ce spectacle part d’un sentiment de colère ; elle est notre  « bonne conseillère » pour nous dire d’écrire et de composer des chansons à « rester éveillés ».

Comme disait Antonin Artaud à jacques Prevel : « Vous n’êtes pas assez révoltés ».
Chaque jour cette injonction résonne en nous de plus en plus fort….

Alors cette révolte prend les allures de l’ironie, du désespoir poétique pour relater « l’écrasement » sous lequel nous sommes enfermés :

C’est de son identité individuelle et collective qu’il s’agit :

Nous craignons tous le déclassement … et sommes prêts à « danser gratuitement » pour garder notre job !

Nous vivons en loups solitaires … et sommes prêts à embrasser toute sorte de religion pour  la communauté « réconfortante et broyeuse d’identité » qu’elle offre….

Nous crevons de nos habitudes et du perpétuel recommencement … et sommes prêts à retrouver nos instincts claniques pour s’en tirer !

Nous rêvons d’amour, de beauté …etc …

Alors, chanter pour se mettre en mouvement, pour secouer nos idées et nos corps … Chanter pour se mettre en marche, comme les « protest – song » des sixties mettaient en marche nos aînés !

Le Collectif Musical  Gastine souhaite allumer quelques lueurs poétiques  dans les yeux et dans le cœur du public … Des lueurs ironiques et rebelles, qui continueront de briller bien après le concert !



Notre projet de création musicale et poétique est ancré dans notre monde d’aujourd’hui.
Il veut interpeller notre réalité sociale et la situation de l’individu au milieu de ses « aventures » de tous les jours….
Si il y a 50 ans, Bob Dylan, Joan Baez… lançaient leurs premières « protest song »… les temps changent Belle utopie qu’une jeunesse portait en chansons, en colère …
Que s’est il passé depuis ces premiers cris poétiques ?...
 « Les montagnes des puissants continuent à trôner sur les océans d’indifférence »
Aujourd’hui, c’est plutôt : « Place à l’individu, à son développement et à son épanouissement personnels : ouvrons chacun nos « chakras » !


Le Collectif Musical Gastine chante une poésie d’aujourd’hui avec ses minuscules révoltes : celles des gens de peu, des gens sans parti, sans patrie, des exclus …

« Nous faisons des rêves et des songes,
tous les jours devant nos miroirs,
avec du vrai et du mensonge
nous tissons de nouvelles histoires…
Protest song, Protest Songes
Pour dire nos colères noires
Protest song, Protest Songes
Le chant de la mémoire.
Nous marchons dans la nuit du monde
Eclairés par nos seules révoltes
Comme les étoiles qui vagabondent
Dans les yeux noirs
Des don Quichotte … » 

Laissez vous embarquer dans cet oratorio original, déjanté, où l’humour nous permet de nous dire des choses graves avec la légèreté de la poésie et du décalage, comme dans les songes quand la vie s’éclaire de façon bizarre et enchantée !
Le Collectif Musical Gastine regroupe 6 artistes aux talents multiformes : musiciens, chanteurs, compositeurs, auteurs, dramaturges, scénographe, … clowns …














Anne Gastine : Composition, piano et chant
Philippe Gastine : Textes, chant
Corinne Van Gysel : Chant
Jean Philippe Trotobas : Chant
Etienne Jesel : Basse, chant
Philippe Rousselet : Batterie, chant
Joëlle Cattino : Dramaturgie, mise en jeu

Photos : José Assa

















 Extrait du livret "Protest Songes":


La dramaturgie du spectacle tourne autour d’un « petit personnage » : un cadre, un employé, … un « cravaté » presque déclassé… à recycler …. Il n’a plus de prénom, il n’a que des initiales : JB, JC ou TGV…

 Le voilà cherchant une place, un emploi, un endroit pour exister … 



« Donnez moi encore une chance boss
Retenez la main du bourreau
Regardez comme je danse bien, boss
Y a que moi pour faire ce boulot
Je suis prêt à danser pour rien
A faire tout c’que vous me direz
Etre un chien parmi tous vos chiens
Regardez comme j’aboie bien, boss ! …
J’veux pas finir SDF
Plutôt crever au combat
Fiers comme le sont les soldats
Plutôt mourir au bureau
Que d’finir dans le caniveau … » 



…. Mais pour exister il faut être « bien né », être un fils ou une fille de …. et assumer ! 


« Fille de A
Fille d’ Allah
Fille d’Attila
Moi, c’est Carla, de Nicolas
Fille de B
Fille de l’abbé
Fille de BB
Moi, c’est Babée, la plus bombée
Fille de C
Fille de coincé
Fille de pincé
Moi, c’est Circé, la tracassée
Fils de D
Fils de pédé
Fils de Médée
Moi, c’est Dédé, le possédé … » 


Le voilà en Arlequin, face à ses doutes amoureux et ses fragilités …

« Si vous cherchez un performer
Un champion, un chef, un winner
Si vous cherchez un Mac Giver
Un mec, un vrai, à la hauteur
Je suis l’homme qu’il vous faut
Je suis l’homme sans défaut
Mais vous n’avez besoin de rien
Vous avez tout ce qu’il vous faut
Et même pour les plus gros travaux
Vous faites tout toute seule et très bien
Vous faites jouer la concurrence
Pour vos loisirs et vos vacances
Pour vos amours, vos jeux intimes
Vous faites appel à l’intérim
Vous me dites qu’en période de crise
Y a plein de beaux mecs sur le trottoir
Qui vendent leur came et leur chemise
Sur le marché du désespoir
Vous me dites : « tu n’es pas le seul »
A te battre avec ta belle gueule
Pour trouver un boulot correct
Bien payé chez une femme honnête … » 


Le petit bonhomme est ballotté, au cours des chansons, comme un exilé de l’intérieur :


« … Moi aussi je suis parti
Emporté par l’espoir
De mieux gagner ma vie
De connaître la gloire
Comm’ mon père les avait fait
J’ai dû faire mes adieux
A tous ceux que j’aimais
A tous ceux qui restaient
Mais les barques sont fragiles
Sous le blanc de leur voile
Pour les chercheurs d’exil
Les yeux remplis d’étoiles
Ma première traversée
M’emporta dans les ondes
Là où l’eau est profonde… »
« … Et depuis j’entends des femmes
Et des cloches qui sonnent
J’ai vu monter mon âme
Et fait un très long somme
Depuis bien des mots résonnent
Du fond de mon oubli
Peut être que plus personne
Ne sait qu’ je suis parti … » 


Photos : José Assa